Harcèlement scolaire : une application de ragots sous surveillance
- Dylan
- 4 juin 2015
- 3 min de lecture
Des syndicats lycéens réclament l’interdiction de Gossip, une application d’échange de "potins éphémères". Selon eux, cette plateforme favorise le harcèlement scolaire.

L’application Gossip (potin, en anglais) attire les foudres de plusieurs syndicats lycéens. Pour la FIDL, l’objectif de cette plateforme, qui permet de s’envoyer des rumeurs éphémères, « n’est pas de jouer, mais bien de nuire aux autres ». Dans un communiqué, le syndicat appelle « à sa fermeture immédiate ».
Gossip permet de poster des ragots, de manière anonyme, sous la forme d’un texte de 140 caractères, semblable à un tweet, ou d’une photo. Ces messages sont visibles pendant seulement 10 secondes, par tous les contacts de l’utilisateur venant de les poster. Cette application a été téléchargée 70 000 fois, en particulier par des collégiens et des lycéens.
Dans le Figaro Madame, Anaïs, en seconde à Paris, raconte qu’elle a téléchargé l’application « comme tout le monde », car elle « aime connaître les potins sur ses camarades ». Mais, indique-t-elle, les rumeurs partagées portent souvent sur des sujets gênants, comme des « détails sur des relations sexuelles ». Selon la lycéenne, on peut aussi lire des messages tels que « Camille est la plus moche de la classe ».
Un climat malsain » dans plusieurs établissements
Interrogé par l’AFP, Eliott Nouaille, président du Syndicat général des lycéens, décrit un « climat malsain » dans plusieurs établissements scolaires, suite à l’utilisation par des élèves de cette application (temporairement suspendue par sa créatrice, suite à la polémique). Ainsi, raconte-t-il, dans son lycée Jacques Prévert de Boulogne-Billancourt, « les élèves s’invectivent et s’accusent mutuellement d’avoir posté des ragots ».
Zoïa Guschlbauer, présidente de la FIDL, elle aussi contactée par l’AFP, affirme que Gossip « encourage le harcèlement scolaire », un phénomène « très grave et répandu dans les établissements scolaires »
Najat Vallaud-Belkacem appelle à la vigilance
De son côté, la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a demandé aux recteurs d’académie de « surveiller » l’application. Sur le site du ministère, elle les incite à « exercer, avec l’aide des chefs d’établissement des lycées et collèges, une extrême vigilance sur la teneur des messages qui seraient mis en ligne ».
Najat Vallaud-Belkacem, qui déclare considérer « la lutte contre le harcèlement scolaire comme l’une des priorités », ajoute que « bien que suspendue, la réouverture de cette application pourrait venir affecter un climat serein au sein des établissements. »
Dans Metronews, Eric Debarbieux, délégué ministériel chargé de la prévention et de la lutte contre la violence en milieux scolaires, rappelle que « l’Education nationale ne peut pas gérer ce qu’il y a dans le portable des jeunes et ce qu’ils font dans leur chambre à coucher ». Ainsi, « c’est aux parents d’entamer une action en justice, dont nous nous montrerons solidaires. »
Cible d’origine : « les 20-35 ans actifs »
La créatrice de Gossip, Cindy Mouly, indique au Figaro Madame, que sa cible était, à l’origine, les « 20-35 ans actifs », et qu’elle ne « s’attendait pas » à ce que « des collégiens se ruent sur Gossip ». Ainsi, reconnait-elle, « j’ai été un peu naïve. Il y a eu une erreur sur iTunes qui a permis aux internautes de s’inscrire dès l’âge de 12 ans. »
Son application est suspendue, le temps pour elle d’interdire son utilisation aux mineurs, et de préparer « un système de modération automatique par rapport au vocabulaire à caractère diffamatoire ».
SOURCE article : VNI (vousnousils) l'e mag de l'éducation
SOURCE vidéo : BFMTV
SOURCE image : clubbic (mag)












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