Harcèlement à l’école : la sonnette d’alarme
- Dylan
- 19 mai 2015
- 3 min de lecture
Depuis hier matin,
et durant toute la semaine, le harcèlement à l’école est au cœur des discussions des élèves de 5e du collège La Carrière de Saint-Avold. Une initiative prise par la direction et les parents d’élèves à la suite d’une succession d’incidents dont l’un particulièrement alarmant. Il y a quelques jours, en plein cours, une adolescente, âgée de 14 ans, a tenté de mettre fin à ses jours.
Le prof ne réagit pas
La jeune fille s’est tailladée le poignet en profondeur à l’aide d’une épingle, sous l’œil de son professeur qui n’a pas réagi. Devant une telle situation de détresse et constatant la gravité des blessures, un des élèves, délégué de classe, a aussitôt pris les devants et alerté le conseiller principal d’éducation. Blessée, la collégienne a d’abord été prise en charge par l’infirmière scolaire avant d’être transportée à l’hôpital par les sapeurs-pompiers. Elle y est restée la journée et a pu rejoindre son domicile dans la soirée.
« L ’enseignant est totalement démissionnaire dans son rôle pédagogique », soupire Jean-Claude Menger, le principal. « Je l’ai reçu et les parents d’élèves ont transmis un courrier à l’inspection académique, en dénonçant son attitude désinvolte et son inertie face à cette situation de détresse ». Une situation que le directeur interprète comme un appel au secours. En effet, depuis le début de l’année, l’adolescente est devenue en quelque sorte le mouton noir d’un groupe de garçons de sa classe. Raillée sur son physique, insultée, intimidée, la collégienne n’en avait parlé à personne, jusqu’au jour où à bout de nerfs elle est passée à l’acte. « J’ai convoqué les deux parties et chacune s’est expliquée. Aujourd’hui, le calme est revenu ».
Pour cette élève, pas pour sa copine qui a subi, la semaine dernière, une agression. « Pour ce que j’en sais, elle a voulu prendre la défense de son amie et s’est fait charrier par un sale gosse. Elle a osé lui tenir tête et l’autre l’a frappée. Il a fait l’objet d’une procédure de mise à pied pendant trois jours. Nous ne pouvions pas laisser passer une telle attitude ».
Adolescence difficile
Malgré ces accès de violence, Jean-Claude Menger, ne veut pas basculer dans la psychose. « Les relations entre les élèves sont très difficiles à gérer, surtout durant cette période de transition qu’est l’adolescence. Ils sont agressifs, les uns vis-à-vis des autres, utilisent un langage très dur, mais je suis persuadé qu’ils ne maîtrisent pas la portée de leurs actes. Si chaque menace de mort proférée au sein de l’établissement donnait lieu à un dépôt de plainte, la moitié des effectifs serait en prison ». Soit environ 300 gamins. « En revanche, nous avons depuis cette année la chance d’avoir parmi nos personnels une infirmière scolaire et une assistante sociale à temps plein. Avec les équipes pédagogiques, elles travaillent au jour le jour pour assurer un certain bien-être aux élèves. Par ailleurs, chaque cas de harcèlement, s’il nous est signalé, fait toujours l’objet d’une discussion avec d’un côté les auteurs et de l’autre les victimes ».
Mais il existe des façons plus sournoises de s’en prendre à ses petits camarades, le principal pense aux réseaux sociaux, « un défouloir à insultes qui peut s’avérer très dangereux. Face à cela, nous sommes démunis, sauf si des faits nous sont dénoncés de manière anonyme ». Ce qui a été le cas. Jean-Claude Menger a été destinataire d’une capture d’écran où l’on voyait deux élèves du collège en train de mettre le feu dans les vestiaires à l’aide de bombes aérosols. Les filles ont été sanctionnées et leurs parents avisés par le directeur. « La Carrière, ça n’est pas l’enfer. Certes, le collège est situé dans une zone urbaine sécurisée, il a mauvaise réputation du fait d’être vieillissant et d’avoir été construit au milieu de la cité. Mais il a un taux de réussite au brevet de 80 % et sur les 660 élèves seuls un quart sont issus des quartiers défavorisés. Ce ne sont pas eux qui posent le plus de problèmes.
SOURCE : LE REPUBLICAIN LORAIN
Comments