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OISE Ils portent secours aux victimes de harcèlement scolaire

  • Dylan
  • 16 mai 2015
  • 2 min de lecture

Ils ne sont pas enseignants, mais médiateurs ou policiers municipaux. De plus en plus d’intermédiaires, extérieurs à l’école, contribuent à lutter contre le harcèlement scolaire.

Le harcèlemen

t scolaire n’est plus un tabou. Les victimes sont de plus en plus nombreuses à témoigner, mais certaines hésitent encore. À Beauvais, les correspondants de jour, bien connus des élèves de la ville pour leur médiation dans les établissements scolaires, viennent d’étendre le cadre de leurs missions.

Ces agents de la Ville ont décidé d’intervenir dans les classes des collèges et lycées pour libérer la parole des élèves. « Le conseiller principal d’éducation d’un établissement a fait appel à nos services. Une adolescente se faisait harceler en dehors du lycée qui ne savait plus comment réagir, car tout se passait sur les réseaux sociaux ou à l’extérieur. L’établissement règle souvent le problème en interne, mais il a également besoin d’autres relais », explique Siahme Bekkaoui, qui fait partie de l’équipe des six correspondants de jour.

Un numéro à la disposition des victimes et témoins à Beauvais

Après avoir identifié les agresseurs, les médiateurs ont obtenu d’eux des excuses. « Il y a une réelle prise de conscience dans ce cas précis. Nos interventions peuvent donc en susciter d’autres. » Depuis quelques semaines, un numéro de portable est même à la disposition de toute victime ou témoin de harcèlement scolaire. Parallèlement, un groupe de travail vient de se créer à Beauvais.

Autour de la table, la Ville veut réunir collèges et lycées, différentes associations, la police municipale ainsi que le référent harcèlement scolaire de l’Éducation nationale pour trouver des solutions. « C’est notamment l’occasion de sensibiliser les adultes au cyber-harcèlement », insiste Julien Rostren, responsable des correspondants de jour.

Car le harcèlement scolaire passe aujourd’hui sur les réseaux sociaux. L’école ne le voit pas, mais le subit. « Même les plus jeunes sont sur Facebook. Ils échangent sur d’autres sites, comme Snapchat, parfois sans contrôle parental », constate Frédérique Delsupexhe, policière municipale à Chambly, mobilisée contre le harcèlement scolaire, également informée de tout signalement dans sa commune. La brigadière, spécialisée dans la prévention auprès des plus jeunes, passe depuis un mois dans les classes primaires à la demande des établissements. Cette semaine, elle a multiplié ses interventions devant des élèves de CE2-CM1 et CM1-CM2, âgés entre 8 et 11 ans. Jeunes, mais déjà confrontés au problème. Frédérique Delsupexhe adapte son discours devant ce public. Dans sa bouche, des termes plus édulcorés, « le méchant » pour parler du harceleur. « Ils sont encore petits, mais comprennent déjà que la violence peut être physique ou psychologique. Je base mon intervention sur les valeurs d’égalité, de droit à la différence. J’essaie de leur faire ressentir de la compassion avant d’aborder ensuite les droits de la victime et les devoirs de chacun, notamment ceux des témoins qui sont parties prenantes s’ils se taisent. » Pendant cette heure d’échanges, les questions des enfants se font souvent plus précises. « On voit bien qu’ils ont été témoins ou qu’ils en ont fait l’expérience quand ils s’expriment. »

De l’éducation civique, enseignée par un policier et non par un professeur. « Le message passe sans doute différemment, même si l’enseignant le répète déjà. Plus on sera nombreux à parler de harcèlement, plus on sera efficace », conclut l’agent.

SOURCE : COURRIER PICARD


 
 
 

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