Harcèlement scolaire : Vire s'attaque au fléau
- Dylan
- 27 mars 2015
- 3 min de lecture

Le harcèlement scolaire a toujours existé, mais il a pris un autre visage avec les réseaux sociaux. Les attentats de janvier dernier auraient même aggravé les choses. Ces derniers jours, des professionnels de la protection judicaire de la jeunesse sont intervenus dans les collèges virois. Jeudi, le rectorat a missionné Marc Bergé, proviseur de vie scolaire et Anie Bellance, conseillère sociale du recteur et référente « harcelement » pour l’académie pour appuyer la démarche entamée par le collège Maupas. « Il s’agit pour nous de mettre le paquet », explique la principale du collège bien décidé à parler du harcèlement directement aux élèves puis aux parents qui seront invités à la fin du mois d’avril à une soirée d’information. « Il faut bien savoir que le harcèlement touche tous les pays, toutes les écoles, en ville, en campagne. On sait que 10% des écoliers sont victimes de harcèlement. C’est un phénomène humain qui se reproduit partout », explique Anie Bellance. Vire n’est donc pas un cas particulier, même si les choses se sont aggravées ces derniers temps. En effet, si le harcèlement moral ou physique a toujours eu court, l’arrivée des réseaux sociaux et notamment de Facebook a compliqué les choses. L’écolier victime de harcèlement n’est plus à l’abri lorsqu’il rentre chez lui.
La principale du collège Maupas note même un phénomène très particulier. « Depuis les attentats à Charlie Hebdo, les insultes sur les réseaux sociaux ont changé. Les jeunes s’inspirent de ce qu’ils ont entendu ». De fait, la violence verbale ou écrite est montée d’un cran, les jeunes ne se contentent plus de se critiquer; ils se menacent de mort. Le racisme fait aussi son apparition. On se menace à la façon djihadiste. Si certains enfants prennent les choses à la légère, comme une mauvaise blague, d’autres plus sensibles sont profondément touchés. Les conséquences peuvent être dramatiques. « On voit des collégiens qui se font du mal. Qui se scarifie les bras », explique le gendarme Morgane Lepesqueux, chargée de la prévention auprès des jeunes.
Un phénomène nouveau
On sait aussi que des tentatives de suicide et même des suicides peuvent être directement liés au harcèlement. Vire n’a d’ailleurs pas été épargné. « C’est nouveau pour tout le monde » Alors le rectorat, qui a mis en ligne un numéro vert, est plus que jamais convaincu de la nécessité de s’emparer du problème. « contrairement à une autre violence, le harcèlement laisse des traces pour toute une vie ». Anie Bellance décline la procédure existante. « Ce numéro vert est national et gratuit. Les familles confrontées au problème doivent nous appeler. Les appels sont ensuite acheminés vers chaque relais mis en place dans les académie. Aucun appel ne reste sans réponse ». A la suite de cette demande, s’active tout un réseau : école, parents… « Il faut tout d’abord écouter la parole de la victime, mais aussi de l’auteur de l’agression et des témoins. C’est très important car ça n’est jamais tout noir, tout blanc. Sur ce phénomène, les familles et les écoles doivent obligatoirement travailler ensemble. Il faut éviter les départs des collégiens d’un établissement. On doit tous vivre ensemble et gérer ensemble ce phénomène de cyber-harcèlement qui est nouveau pour tout le monde ».
Une démarche qu’emboite également les services de gendarmerie. Le harcèlement est puni d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 2 ans et d’une amende de 30 000 €. Il est donc possible de se tourner vers sa gendarmerie pour porter plainte. « Mais dans un premier temps, lorsque des parents viennent nous voir, nous nous tournons toujours vers l’établissement scolaire. Nous tentons de trouver une solution plutot que d’entamer une procédure », confie le gendarme Morgane Lepesqueux. Pour elle, la meilleure prévention est simple : « Facebook peut faire mal. Il faut réfléchir avant de mettre des photos, des commentaires. Ce qui est publié restera toujours. Quand on est mineur, pas de facebook et donc pas d’ennui ». Jeudi dernier, lors de son intervention dans les classes de 4e, la jeune femme a donné un ultime conseil aux jeunes: « lorsque vous êtes témoin, il faut tout de suite en parler. Il ne faut jamais rester silencieux. Les parents, les enseignants, les infirmières scolaires et même la gendarmerie sont là pour recueillir les confidences ».
SOURCE : Lavoix.fr (le bocage)
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