Harcèlement scolaire. Des collégiens témoignent aux Herbiers

Victimes d’insultes, d’intimidations et de coups, Pierre et Emma expliquent ce qu’ils vivent ou ont vécu à Jean-Yole et Jean-Rostand, les deux collèges herbretais.

Pierre

(1) a 12 ans. Il est en 5e à Mortagne-sur-Sèvre, depuis quelques semaines. Une nouvelle vie."Pour l’instant, tout se passe bien", assure sa maman, soulagée. En février dernier, elle a fait le choix de désinscrire son fils, scolarisé au collège privé Jean-Yole. Selon ses propres mots, il y vivait un enfer. Un groupe de "copains" avait pris l’habitude de l’humilier et de l’insulter, quotidiennement.

Fin janvier, Pierre a même été roué de coups à la récréation, pour ne pas avoir participé à un jeu violent. "Je me suis mis à l’écart parce que je savais que ça allait mal finir, raconte le garçon.Ils se sont tous jetés sur moi, m’ont donné des coups de pied et de poing." Un point d’orgue douloureux, après des mois d’insultes et d’intimidations quotidiennes. "On me traitait tout le temps de grosse baleine, gros lard, tas de lard. Je crois qu’ils ne m’ont jamais appelé par mon prénom." Après deux dépôts de plainte en deux ans, la mère de Pierre a pris l’initiative de l’inscrire dans un autre collège, "pour sa sécurité".

"Envie de me pendre"

Emma, elle, n’a pas quitté l’établissement dans lequel elle dit beaucoup souffrir aujourd'hui. Inscrite en 4e au collège public Jean-Rostand, elle explique y subir "des injures, des méchancetés" sur son physique, de la part d’un groupe d’une dizaine de filles. "Elles me disent que je suis grosse, me traitent de salope, de grosse vache." Emma est aussi victime de crises d’épilepsie régulières depuis le CM1. "Elles disent que je fais ça pour me faire remarquer et elles en rigolent". Ses parents ont porté plainte le 15 décembre, contre le collège et certaines adolescentes.Pour l'instant, rien ne change, constate-t-elle "Qu’est-ce que j’ai fait pour avoir tous ces problèmes ? J’en ai tellement marre des fois que j’ai juste envie de me suicider, de me pendre."

(1) Tous les prénoms ont été modifiés

SOURCE : Ouest France (Justuce et Liberté)