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HARCÈLEMENT SCOLAIRE "ÇA PREND DES PROPORTIONS IMPRESSIONNANTES" SELON UNE PSYCHOLOGUE

  • Dylan
  • 16 mars 2015
  • 3 min de lecture

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Longtemps nié ou méconnu, on en reparle enfin : le harcèlement scolaire, qui concerne près de 700 000 jeunes en France selon le ministère de l'Education.

Le harcèlement scolaire, une problématique qui existe depuis bien longtemps, mise sur le devant de la scène que récemment en France. La première campagne de sensibilisation n'a vu le jour qu'en 2011, et depuis le sujet était doucement retombé dans l'oubli. Cette année, entre les campagnes engagées par legouvernement, la mobilisation des médias, il s'agit de prendre réellement en considération ce qui n'est pas que broutilles de récréation, et peut pousser certains jeunes jusqu'au suicide. Béatrice Montigny est psychologue clinicienne à Luçon : spécialisée dans l'infanto-juvénile, elle aide régulièrement des jeunes victimes de harcèlement scolaire. Nous l'avons interrogé :

Comment peut-on définir le harcèlement scolaire ?

Le harcèlement scolaire n'est pas constitué que d'actes physiques à proprement parler. Ce sont principalement des petites brimades, mais répétées. Tout les jours, untel fait tomber mon sac et marche dessus. Tout les midis à la cantine, personne ne veut me laisser m'asseoir à leur table... La période où le jeune y est le plus exposé se situe entre collège et lycée, alors que nous sommes en pleine construction de notre identité, en plein bouleversement physiologique. Mais cela peut aussi commencer dès la maternelle!

Comment a t-il évolué ?

Le harcèlement prend des proportions beaucoup plus impressionnantes qu'il y a plusieurs années, d'où le fait qu'on en parle plus récemment. Il y a toujours eu des boucs émissaires, humiliés, menacés. Maintenant, ces brimades vont être filmées, on va se servir des réseaux sociaux pour attaquer sa victime... on sort du cadre de la cour de récréation.

Peut on parler d'un profil "type" du harcelé et du harceleur ?

Le harcelé n'est pas n'importe qui, il y a souvent un continuum. Un jeune harcelé dans une école risque de l'être dans une autre école, c'est ce qu'on observe majoritairement lorsque les parents essaient de le changer d'établissement. On va s'attaquer à une personne en fonction d'un physique atypique, de son milieu social, de son niveau intellectuel. Une personne qui ne sait pas se défendre. Le harceleur en impose par sa force physique ou par sa personnalité. Il a un caractère dominateur, un besoin d'être remarqué. Il y a aussi les "pairs" à prendre en compte, les suiveurs. Ils sont très importants pour le harceleur : quelle "nécessité" d'harceler quelqu'un si ce n'est pas remarqué ? Le public peut se diviser en deux parties : ceux qui soutiennent le harceleur, qui n'auraient pas le courage de faire ce qu'il fait mais qui l'attise. Et ceux qui respectent la "loi du silence" : tant que je suis dans ce groupe, je ne fais pas partie des harcelés. C'est une solution de survie, mais qui est horrible pour le harcelé, qui se retrouve complètement seul.

Quelles conséquences le harcèlement peut avoir sur la vie future d'une de ces victimes ?

Un problème d'estime de soi, déjà là à la base, qui risque d'empirer. L'adolescent est en pleine construction de lui-même, il a besoin de la reconnaissance de ses pairs. Le regard de ses parents ne lui suffit plus. Il se retrouve alors perdu par une image déformée renvoyée par ses "camarades". Cette image peut le poursuivre plus tard pendant sur sa vie d'adulte et au niveau professionnel.

Quelles solutions donnez-vous à jeunes qui vous consultent ?

Nous travaillons l'estime de soi. L'idée est de prendre conscience de ses qualités. On est respecté si on se respecte soi-même, si on connaît sa valeur. Il faut partir à leur recherche, changer son regard sur soi ! La harceleur continue de harceler, car il sait qu'il a une prise sur sa victime. L'intérêt de harceler n'existe plus quand la personne montre sa force intérieure, quand elle sait que les brimades ne changeront rien à l'image qu'elle a d'elle même. Et même si on vu qu'il existait des défaillances dans quelques établissements, il faut ne pas hésiter à en parler, à manifester cette souffrance aux professeurs.

Béatrice Montigny fait partie du réseau PASEO, basé à Fontenay-le-Comte, qui est à l'écoute des jeunes de 12 à 25 ans en souffrance. Du lundi au vendredi jusqu'à 19h et par téléphone au 02 51 50 03 04.

SOURCE : SudvendeeInfo.tv (la voix et le coeur de notre territoire)


 
 
 

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